de Tony Gatlif |
avec Antonio Canales, Orestes Villasan Rodriguez, Antonio Perez Dechent, Bobote, etc.
Né dans une famille gitane aux origines andalouses, sédentarisée depuis trois générations, Tony Gatlif cherchait depuis plus de vingt ans à faire sur le flamenco le film dont il rêvait — il a tourné en 1981 un premier essai («Corre gitano») dont il dit lui-même qu’il est raté, faute d’une vraie compréhension (de sa part) de l’«attitude» flamenco. «Vengo» concrétise donc ce rêve de cinéma. Fiction à nouveau très documentée, le dixième long-métrage de Gatlif plonge au cœur d’une identité dont le manichéisme peut choquer — le devoir de vengeance excluant toute idée de pardon. De prime abord déconcerté par tant d’excès (qui, soit dit en passant, fait aussi partie de l’attitude «flamenco»), le spectateur se fait pourtant complètement happer par le film. C’est la musique et la performance des «non-acteurs» qui sont responsables de cet enchantement Voir et entendre la guitare magique de l’immense Tomatito, le chant exceptionnel de la Caïta ou les mélopées sublimes de Ahmad Al-Tuni, l’un des derniers grands maîtres du chant soufi égyptien (parent lointain du «cante jondo») constitue un véritable bonheur.
France, 2000, couleur, 1h30, programme n°88
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