A voir mardi 12 juillet à 01h50 sur Arte
Six ans après «Les Ailes du désir», quatre ans après la chute du mur de Berlin, Wim Wenders signe la suite des aventures de Cassiel et Damiel. Inauguré au Festival de Cannes en 1993, le film repart avec le Grand Prix du Jury, alors que son prédécesseur avait remporté le Prix de la mise en scène en 1987. Après que Damiel (Bruno Ganz) soit devenu humain dans le premier épisode par amour pour une belle trapéziste, c’est au tour de Cassiel de remettre en question son immortalité d’ange. Décidant d’y renoncer, son insertion dans le royaume humain se déroulera pourtant non sans contrariétés. Wim Wenders déploie une nouvelle fois son élégance stylistique pour capter la ville de Berlin. Il en restitue des images d’une beauté céleste… Sur le même modèle que «Les Ailes du désir», le film n’a certes pas la même force hypnotique, il n’en reste pas moins que le réalisateur dépeint l’humanité avec une sensibilité poétique et philosophique inégalée. Et c’est avec un plaisir et une nostalgie intactes que l’on retrouve Peter Falk dans son propre rôle – le célèbre Colombo, décédé ce week-end – ainsi que Mikhaïl Gorbatchev! La présence de l’artisan de la perestroïka dans le film deux ans après la fin de son mandat présidentiel prouve le génie éveillé de Wenders, qui confère une dimension politique à son conte envoûtant.
In weiter Ferne, so nah!
de Wim Wenders
Allemagne, 1993, 2h15
Grand Prix du Jury, Cannes 1993