A voir lundi 25 juillet 2011 à 1h15 sur Arte
Qu’est-ce que cela donne lorsque l’écrivain aux titres géniaux et finalement «goncourisé» en 2010 pour «La Carte et le territoire» transpose son pessimisme sulfureux au cinéma? Un film d’anticipation scientifique des plus pédants et ennuyeux. Pour que la fascination opère, un film de science-fiction doit pouvoir exhiber des phénomènes spectaculaires plutôt que réciter des théories futuristes fumeuses. Il ne suffit pas d’un écran tactile et d’une tenue de mage pour faire SF… Probablement Houellebecq manquait-il de moyens, probablement aussi avait-t-il oublié qu’un film n’est pas un livre, qu’un écrivain n’est pas forcément cinéaste. Du roman de base, le film ne conserve qu’une anecdote. Daniel est promis à la succession de son père à la tête d’une secte promettant à ses adeptes d’accéder à l’immortalité par le biais du clonage. S’ensuit un prêchi-prêcha technocrate pseudo-ironique sur le potentiel des ordinateurs, suivi d’une séquence de délivrance dans laquelle le héros (Benoît Magimel) découvre un dernier résidu d’humanité sous les traits d’une femme noire dans le désert… Bref, on veut bien dévorer les pamphlets mystico-déprimants aussi passionnants que dérangeants de Michel Houellebecq, mais pour la SF, on préfère George Lucas…
de Michel Houellebecq
France, 2008, 1h25