Rendez-vous à Palerme

A voir jeudi 14 juillet à 22h20 sur Arte

Une thématique de film indépendant américain, une représentation stéréotypée de l’Italie et un rôle principal qui fait très téléfilm allemand, le tout enrobé dans une esthétique de clip rock évanescent pour faire jeune… que reste-t-il de Wim Wenders dans «Rendez-vous à Palerme», à part son nom au générique? Quelques vieilles gloires (Dennis Hopper et Lou Reed, qui se contente d’une apparition en hologramme), des séquences oniriques (alourdies par une  métaphysique de comptoir) et, seul point positif du film, une photographie luxuriante, qui fait la part belle aux paysages et rappelle le génie de Wenders dans sa conduite de la caméra. Campino, le chanteur légendaire des «Toten Hosen» – qui ne deviendra jamais une légende du cinéma, tant son jeu est rigide et son expression figée – interprète un célèbre photographe décidant de tout plaquer. Il quitte Düsseldorf et se rend à Palerme, destination qu’il juge propice à un questionnement fondamental sur la vie, l’amour, la mort. Dites, c’est pas une mince affaire! Pour l’aider à faire passer le morceau, une jeune restauratrice d’art (Giovanna Mezzogiorno) lui donne la réplique dans un cafouillage existentialiste auquel le spectateur ne peut échapper (sinon qu’en zappant). Si Wenders ne nous était pas revenu avec son magistral «Pina 3D», les aficionados des «Ailes du désir» ou de «Paris, Texas» seraient restés sur leur faim. Deux raisons pour lesquelles le film vaut tout de même le détour: inédit dans nos salles, «Rendez-vous à Palerme» démontre que même les plus grands réalisateurs ne sont pas à l’abri d’une dégringolade dans le kitsch…

Palermo Shooting
de Wim Wenders
Allemagne / France / Italie, 2008, 2h04