A voir lundi 11 juillet à 20h40 sur Arte
Dernier film hollywoodien de celui qui a débuté sa brillante carrière avec les chef-d’œuvres que sont «Citizen Kane» et «La Splendeur des Andersen», «La Soif du mal» divise la critique à sa sortie en 1958 et essuie un cuisant échec public. En guerre contre les studios, Welles a toujours renié la version diffusée au cinéma, justifiant son intention initiale de montage dans une lettre de cinquante-huit pages adressée aux producteurs de la Universal! Il devra cependant attendre quarante ans pour que son souhait soit exaucé. Arte diffuse ce soir le «director’s cut» posthume d’un des films noirs les plus controversés de l’histoire du cinéma. Dans une petite ville de la frontière mexicaine, deux flics s’affrontent suite à un attentat à la voiture piégée, qui a causé la mort du boss de la ville et de sa femme qui – dans une réplique mythique – dit à son mari juste avant le drame: «Chéri, j’ai comme un tic-tac dans la tête.» Mike Vargas (Charlton Heston), fin limier d’origine mexicaine, est en voyage de noce avec sa femme Susan (Janet Leigh) quand la catastrophe a lieu. Lorsque le shérif Hank Quinlan (Orson Welles), qui tient à préserver sa réputation, résoudra l’affaire de façon un peu trop cavalière à son goût, Vargas mettra sa lune de miel entre parenthèses pour y voir plus clair. Quinlan essayera par tous les moyens de lui barrer la route, tandis que Susan a disparu… Bien que certains critiques jugent «La Soif du mal» carrément médiocre, il n’en reste pas moins que Welles confère à ce film de commande au scénario banal un caractère personnel et une puissance visuelle hors du commun. A ce titre, le plan-séquence qui ouvre le film relève tout simplement du génie. On salue également la prestance de Marlène Dietrich en vieille entraîneuse désabusée, ayant plus d’une réplique cinglante sur la gente masculine qui fait la loi dans cette ville – comme d’ailleurs dans tout le film…
Touch of Evil
de Orson Welles
Etats-Unis, 1958, 1h35