A voir vendredi 9 septembre 2011 à 22h50 sur RTL9
A sa sortie en 1966, «L’Hirondelle d’or» marque un tournant dans le cinéma d’arts martiaux chinois. Plutôt habitué aux films de kung-fu et à ses combats à mains nues, le public redécouvre un genre tombé en désuétude par manque de moyens à la fin des années 1950, alors qu’il avait connu quelques heures de gloire dans les deux décennies précédentes: le Wu Xia Pan, version orientale du film de cape et d’épée. Produit atypique du prolifique studio hongkongais Shaw Brothers, «L’Hirondelle d’or» est le dernier film de King Hu, qui dispose d’une liberté relativement importante au vu du régime très industriel soutenu par ses commanditaires. En imposant une héroïne féminine comme personnage central, le cinéaste lance un pavé dans la mare très machiste du film d’arts martiaux. Cheng Peï Peï interprète une experte en combats au sabre qui, sous les traits d’un homme, a pour mission de libérer le fils du gouverneur capturé par la redoutable tribu de bandits dirigée par Tigre de Jade. Celle qui est en réalité la propre fille du gouverneur fera la rencontre d’un poète éthylique qui se révèlera fin manieur de sabre lui aussi, et la secondera dans son périple semé d’embûches. En hommage à «L’Hirondelle d’or» auquel il fait de nombreuses références, Ang Lee confiera à Cheng Peï Peï un rôle dans «Tigre et dragon», le film qui popularisa le genre de sabre chinois auprès du public occidental. Si les deux films accordent une place prépondérante à la chorégraphie des combats, «L’Hirondelle d’or» propose un montage moins frénétique, privilégiant d’ambitieux plans-séquences qui prennent les contours d’un véritable ballet cinématographique. Cheng Peï Peï, alors âgée de dix-neuf ans, est d’ailleurs ballerine de formation. Œuvre incontournable du genre, «L’Hirondelle d’or» offre également un petit rôle à un enfant de douze ans qui deviendra plus tard une célèbre effigie du genre: Jackie Chan!
dà zùi xiā
de King Hu
HongKong, 1966, 1h40