A voir jeudi 19 janvier 2012 à 21h05 sur TSR2
Même s’il manque un peu de profondeur, le second long-métrage du cinéaste français Lionel Delplanque constitue une vraie curiosité. Six ans après une incursion complètement ratée dans la féerie gore («Promenons-nous dans les bois»), cet admirateur de cinéastes aussi saignants que Jess Franco et Mario Bava change complètement de registre avec «Président». Très crânement, Delplanque nous fait pénétrer dans l’intimité d’un Président de la République française, en se passant volontairement des passe-droits habituels (biographique, journalistique ou politique tout court).
Partant, le spectateur ne peut s’en remettre au clivage traditionnel «gauche/droite» et est confronté à une opacité qui constitue sans doute la véritable caractéristique du pouvoir présidentiel. Endossant le rôle-titre, Albert Dupontel ajoute encore à cette dimension très peu républicaine, en dotant son personnage d’un charisme mystérieux qui ne laisse pas d’inquiéter. Tout en menant campagne pour l’annulation de la dette des pays africains, le bougre peut lancer dans le même temps un programme secret d’armements dernier cri à faire dresser les cheveux sur la tête!
Dommage que le cinéaste n’arrive pas à tenir sur la longueur. L’accumulation de péripéties secondaires, dont une vengeance à l’interne peu crédible, fait en effet un peu pâlir les dorures de cette œuvre ambitieuse pourtant servie par une distribution étincelante avec, outre Dupontel, Claude Rich, Jérémie Rénier, Mélanie Doutey…
de Lionel Delplanque
France, 2005, 1h37