A voir dimanche 24 juin 2012 à 0h21 sur France 3
(Re)voir un film de Sacha Guitry ne peut que rendre euphorique, qui plus est quand il s’agit du «Destin fabuleux de Désirée Clary»! Ce bijou de l’auteur du «Roman d’un tricheur» (1936) est une fresque historique sur la jeune Marseillaise qui devint reine de Suède. Cependant, si ce plot peut faire décamper, chez Guitry, il y a la manière! En effet, le film apparaît plutôt comme une fantaisie que comme une reconstitution historique. Mêlant des séquences qui se contredisent les unes les autres et se promenant littéralement dans le temps, Guitry joue avec les métaphores pour disséquer les relations de couple et critiquer l’Occupation (le film date de 1941, avant que Guitry soit empêché de tourner en rond). Reprenant le procédé narratif qui fait sa patte, il intervient également lui-même dans le récit et se paie même le luxe de placer le générique au beau milieu du film! Longtemps méprisé, Guitry est sans nul doute l’un des plus grands génies du cinéma parlant! Pour le résumé, mieux vaut s’en remettre à lui…
«Il était une fois une petite fille qui se nommait Désirée Clary. Elle avait une sœur, Julie, qui l’attendait depuis un an sur terre. Elle devint une ravissante jeune fille, et fit la connaissance d’un charmant officier, qui s’éprit d’elle. Mais quelques semaines plus tard, ayant connu le frère de ce jeune officier, elle lui accorda sa main. Et tandis que Napoléon Bonaparte lui jurait un amour éternel, sa sœur Julie épousait Joseph Bonaparte. Mais peu de temps après, le général Bonaparte de retour à Paris rencontra Joséphine de Beauharnais – et vite oublia la pauvre Désirée. Elle jura de se venger et fit à Paris la connaissance de Bernadotte. Celui-ci n’aimait pas Bonaparte. Décidément vindicative, Désirée épousa Bernadotte. Bonaparte est devenu Napoléon et déjà Bernadotte lui a donné de nombreux témoignages de son inimitié. Mais, inlassablement, l’Empereur, fidèle au souvenir qu’il a gardé de sa petite fiancée, rend à Bernadotte et à Désirée le bien pour le mal. Désirée et l’Empereur se sont souvent revus. Il l’appelait «sa petite espionne». A quelque temps de là, la Suède offrit à Bernadotte le titre de prince royal de Suède. Entre temps, Joseph Bonaparte était devenu roi de Naples – et voilà que les deux petites bourgeoises marseillaises étaient reines. Désirée part pour la Suède se faire couronner. Napoléon meurt à Sainte-Hélène.» Sacha Guitry
de Sacha Guitry
France, 1941, 1h57
