A voir samedi 14 décembre 2013 à 15h20 sur RTL9
Dans son «Snatch», Guy Ritchie poursuit dans la veine de son «Arnaques, crimes et botanique». Pour mémoire on y voyait un quatuor de voyous sympas se dépenser tant et plus pour effacer la dette de jeu de leur meilleur pote dans un délai record. Guy Richtie a juste changé de «McGuffin». Pour mémoire, il s’agit dans le jargon hitchcockien de l’objet-prétexte ou du p’tit bout d’intrigue qui permettait au Maître du suspense de faire démarrer la machine narrative de ses chefs-d’œuvre: le vol d’un micro-film, une erreur d’identité… il suffit de peu pour faire un «McGuffin» efficace!
Echangeant les 100’000 livres de dette de jeu de «Arnaques, crimes et botanique» contre un énorme diamant, Guy Ritchie conserve dans «Snatch» (une expression anglaise qui signifie «vol à l’arraché») le truc de la narration «éclatée» à plusieurs personnages… Alors qu’il devrait le livrer à un ponte de la mafia new-yorkaise nommé Avi (excellent Dennis Farina), Frankie-4-doigts (Benicio del Toro) décide de garder le précieux caillou pour lui tout seul. Faisant escale à Londres, il se laisse aussitôt embringuer dans une arnaque de pari clandestin initié par un éleveur de porcs «carnivores» surnommé Tête-de-brique (Alan Ford). Las, le boxeur gitan qui devait se «coucher» — un rôle à contre-emploi interprété avec un plaisir évident par Brad Pitt — se rebiffe et, contre toute attente, envoie au tapis son adversaire.
Peu après, les choses prennent un tour encore plus délicat avec l’arrivée à Londres d’Avi qui engage sur-le-champ un as de la gachette, Tony dit Dents-de-plomb (Vinnie Jones), pour récupérer son joyau voyageur… et ainsi de suite. Misant tout sur la rapidité d’exécution, le cinéaste «embranche» les péripéties de son récit à la vitesse de l’éclair, au risque d’en rester à une simple esquisse cynique. Ce faisant, le film devient un peu l’équivalent du bon vieux jeu de massacre, tel qu’on pouvait le pratiquer dans les fêtes foraines d’autrefois: très amusant!
Snatch
de Guy Ritchie
Grande-Bretagne, 2000, 1h47