A voir mercredi 24 décembre 2014 à 13h55 sur TF1 |
Victime d’une prophétie, un panda paresseux doit s’initier aux arts martiaux. Sympathique, mais très indicatif de la baisse de régime de la société DreamWorks fondée par Spielberg.
Après un départ en fanfare orchestré par l’ogre vert que l’on sait, le département animation de la DreamWorks a perdu de sa superbe. En parallèle à la série «Shrek», qui reste le fleuron de la maison, le studio a produit des films assez décevants («Souris City», «Nos voisins les hommes», «Bee Movie»), comparés aux merveilles concoctées par Pixar. «Kung Fu Panda» inverse-t-il cette tendance?… De bien cruels léopards ont envahi la jungle chinoise, semant la terreur dans la gente animale. Dans le même temps, Po, gentil panda un brin indolent, rêve de devenir un maître du kung-fu. Las, son destin est tout tracé, à cuire des nouilles dans le restaurant de son père, dont il héritera un jour. Coup de théâtre, Oogwaiy, tortue ancestrale versée dans le tai-chi, le désigne comme le futur guerrier «Dragon», seul à même de contrer l’invasion tachetée. Attendu comme le Messie, Po doit dès lors incarner ce destin héroïque. Initié par le minuscule Shitu, qui a formé moult guerriers de légende dont une grue et une mante religieuse, notre brave panda peine pourtant à se motiver…
Après un départ prometteur, qui recycle l’esthétique du manga, ce nouvel avatar numérique promeut une morale éculée (confiance en soi, respect de la différence et tout le tintouin) en déroulant des scènes martiales si répétitives qu’elles finissent par lasser. L’ensemble n’est certes pas déplaisant, mais nous doutons fort que notre sympathique grignoteur de bambou résiste à l’alunissage prochain de «Wall-E», autrement convaincant, Pixar oblige!
Pour l’anecdote, sachez que lors de sa sortie en Chine, «Kung-Fu Panda» a créé la polémique, bien que plébiscité par le public. Révoltés par «l’utilisation honteuse d’un symbole de la patrie», certains intellectuels ont appelé au boycott du film. Hollywood a pris la menace au sérieux, en regard de l’enjeu majeur que constitue un marché chinois réglementé par des quotas très restrictifs en matière de distribution: seuls vingt films étrangers par année sont autorisés à sortir.
de Mark Osborne & John Stevenson
Etats-Unis, 2008, 1h30