Dans la brume électrique

A voir lundi 10 octobre 2016 à 1h30 sur Arte |

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Bertrand Tavernier, l’homme aux multiples casquettes, s’est illustré dans de nombreux domaines cinématographiques. Critique aux Cahiers du cinéma, Positif ou encore Cinéma, il a également rédigé une somme captivante sur le cinéma américain («Cinquante ans de cinéma américain») dans lequel il raconte ces réalisateurs qu’il affectionne tant. En 1974, il réalise «L’Horloger de Saint-Paul», son premier long-métrage et premier succès, inaugurant une collaboration durable avec Philippe Noiret.

Tavernier est de ces cinéastes particulièrement cinéphiles qui ne se cantonnent pas à un genre ou à des coutumes cinématographiques nationales. Fervent admirateur du cinéma à l’américaine, il a, comme ses confrères d’outre-Atlantique, exploré la comédie dramatique, le film de guerre, le film historique ou encore le thriller policier.

«Dans la brume électrique» raconte l’histoire de l’inspecteur Dave Robicheaux, chargé d’enquêter sur le meurtre sordide d’une jeune prostituée dans un bayou de Louisiane. La présence du mafieux «Baby Feet» venu tourner un film de guerre dans la région éveille les soupçons de Robicheaux. Les informations qu’il récolte ravivent doucement le souvenir d’un meurtre assez similaire survenu plus de trente ans auparavant. Entre temps, l’ouragan Katrina a tout ravagé sur son passage, si ce n’est la mémoire des gens…

Adaptant le roman homonyme de James Lee Burke, Tavernier trouve matière au développement d’un anti-héros complexe particulièrement bien interprété par Tommy Lee Jones. A travers les mots que son personnage prononce, le cinéaste marie les codes du thriller américain à une verve littéraire plus poussée et, il faut bien le dire, très européenne. A dire vrai, c’est tout le talent de metteur en scène de Tavernier qui s’empare ici d’un récit qui, finalement, ne nous intéresse pas plus que la vision d’un auteur français sur les Etats-Unis.

In the Electric Mist
de Bertrand Tavernier
France / Etats-Unis, 2009, 1h57