A voir dimanche 25 juin 2017 à 22h55 sur France 2 |
Oscars du meilleur film, réalisateur, acteur, de la meilleure musique originale et des meilleurs costumes obligent, «The Artist» ressort un peu partout dans les salles de cinéma… Une occasion unique de découvrir un film muet au cinéma et sans soute LA dernière occasion de le voir sur grand écran!
Après ses deux «OSS 117», parodies du film d’espionnage, le réalisateur français Michel Hazanavicius s’est lancé dans un pari autrement risqué: partir à Hollywood pour y tourner un film muet et en noir et blanc. Acclamé à Cannes, «The Artist» s’est vu décerner le Prix d’interprétation masculine et fait aujourd’hui figure de sérieux prétendant aux Oscars. Grâce à son charisme et ses mimiques, Jean Dujardin y atteint des sommets d’expressivité, digne des plus grands acteurs du muet!
«The Artist» se présente comme un film «French & Silent!», tel que le précise la bande-annonce. En 1927, George Valentin (Jean Dujardin) est une star incontournable. Accompagné de son fox-terrier à poils durs, il réjouit les spectateurs hilares. Sous les feux des photographes, il croise Peppy Miller (Bérénice Béjo), une figurante qui sait lui faire les yeux doux, et qu’il va mettre sur le chemin de la gloire. Las, le cinéma devient sonore. Et, alors que la jeune étoile monte, George se retrouve au chômage et sombre dans l’alcool. Pour ne rien arranger, c’est le krach de 1929…
Partant de cette romance en forme de destins croisés et de la plus grande révolution du cinéma – le passage du muet au parlant –, Michel Hazanavicius reprend à son compte les mouvements de caméra et les gros plans essentiels à la période du muet. Tout aussi convaincants, les cartons servent de ressorts comiques imparables. Un simple «Bang!» en lettres blanches sur fond noir suffit à faire vibrer toute une scène. En outre, le cinéaste sait créer le suspense: dès lors que le cinéma devient sonore, il se garde bien de laisser sortir les sons de la bouche de ses personnages. Et le spectateur de les attendre avec appétence, tout en jouissant de gags sonores géniaux, par exemple quand les bruitages se laissent entendre, mais en rêve…
Au-delà de la réplique du vieux film muet, Hazanavicius revisite donc le passé en offrant quelque chose de nouveau: un rythme confondant et une ambiance contemporaine, ce malgré l’absence de dialogues parlés. Ainsi, à la faveur d’un superbe noir et blanc et d’acteurs en état de grâce, «The Artist» constitue à la fois un hommage lucide et nostalgique au septième art, et un mélodrame dont les émotions embarquent le spectateur en toute simplicité. Pari gagné!
de Michel Hazanavicius
France / Etats-Unis, 2011, 1h40