Arrietty

Voilà quarante ans, Hayao Miyazaki cofondateur des studios Ghibli, caressait déjà le projet d’adapter en dessins animés «Les chapardeurs», un livre pour enfants publié en 1952 par Mary Norton. A l’été 2008, Miyazaki, bientôt septuagénaire, renoue avec l’envie de faire sa propre adaptation. Il en écrit le scénario, mais s’estime trop fatigué pour en assurer la réalisation, qu’il décide de confier à Hiromasa Yonebayashi, l’un des meilleurs animateurs de l’équipe «Ghibli». On lui doit notamment l’animation de l’extraordinaire séquence de «Ponyo sur la falaise», dans laquelle on voit courir sur une vague géante la petite héroïne du dernier film en date de Miyazaki. A l’heure actuelle, le réalisateur du «Voyage de Chihiro» ne doit pas regretter d’avoir accordé sa confiance, tant le résultat s’avère enchanteur, une merveille de fluidité qui restitue à la nature une aura peu commune… D’une hauteur de dix centimètres, Arrietty est pourtant proche de l’adolescence. Elle vit avec les siens dans une boîte installée sous le plancher d’une vieille maison sise dans le quartier tokyoïte de Koganei (où Ghibli a son siège). Sa famille est la dernière de son espèce à vivre dans le voisinage. Très brave, son père fait à intervalles réguliers des incursions dans la maison pour emprunter de très petites quantités de nourriture et le matériel nécessaire à leur survie. Privés de tout pouvoir magique, ces minuscules emprunteurs font face à moult dangers: chat, rats, cafards nuages d’insecticide, etc.. Un beau jour, Arrietty croise le chemin de Sho, un petit garçon bien plus grand qu’elle, qui vit dans l’attente salvatrice d’une greffe. Elle ressent alors un sentiment démesuré qui lui était jusque-là inconnu… Un enchantement à un vingtième!

de Hiromasa Yonebayashi (Studio Ghibli)
Japon, 2011