Les Frissons de l’angoisse

A voir dimanche 19 mars 2017 à 23h35 sur Arte |

Sortie en francophonie sous le titre «Les Frissons de l’angoisse» («Profondo rosso») de Dario Argento nous fait entrer de plain-pied dans le «giallo», part inavouable du cinéma italien, longtemps occultée par l’honorable critique transalpine, effarée par son succès populaire. Pour mémoire, à l’origine, l’adjectif «giallo» (jaune) désignait par métonymie les romans policiers édités par Mondadori, reconnaissables à leur couverture jaune.

Une main gantée de noir qui tranche la gorge d’une jeune femme à la sexualité trop épanouie… Très vite, ce «sous-genre» a son leitmotiv! Né en 1940, Dario Argento en l’un des représentants les plus remarquables et ce, dès son premier long-métrage, «L’oiseau au plumage de cristal» (1969), qui rencontre un succès phénoménal.

Tourné six ans plus tard, «Les Frissons de l’angoisse» est à juste titre considéré comme le chef-d’œuvre de son auteur et du giallo tout court», voir du cinéma «bis» mondial… Diffusé sur Arte dans sa version intégrale et restaurée (plus longue de trente minutes que celle, abominablement tronquée, des distributeurs de l’époque), ce sommet du film d’épouvante moderne joue de façon magistrale avec la croyance du spectateur dans les images, en faussant les perspectives et les points de vue, au point d’abuser son protagoniste lui-même.

Entre fantasme et cauchemar, Argento crée une esthétique de l’hémoglobine fascinante (que rend à merveille le titre original italien). Tout commence avec le meurtre d’une médium prénommée Helga, assassinée à coup de hachette, à son domicile turinois, après avoir assisté à une conférence sur la parapsychologie. Ayant échappé de justesse à l’assassin, un jeune pianiste américain (David Hemmings) se met à enquêter en compagnie d’une séduisante journaliste… Brrr, n’en disons pas plus !

Profondo rosso
de Dario Argento
Italie, 1975, 2h06