N’en déplaise à Claude Zidi, Laurent Tirard et récemment Guillaume Canet, c’est bien Alain Chabat qui a signé la meilleure adaptation en prises de vues réelles de la célèbre bande-dessinée de Goscinny et Uderzo. En 2002, l’acteur de «La cité de la peur» et trublion de la télévision a fait preuve d’un art comique assez bluffant avec «Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre». Vingt-et-un ans après, le film retrouve le grand écran dans une version remastérisée aux couleurs éclatantes, pour des raisons commerciales évidentes, mais la réussite est toujours là. Attaché au caractère burlesque de la BD pleine de potion magique, Chabat joue à merveille avec les anachronismes, gags de situation et autres jeux de mots bien sentis, tout en usant d’effets spéciaux réussis. Il ne se soucie guère de l’histoire proprement dite, escamotant les deux irréductibles gaulois joués par Gérard Depardieu et Christian Clavier, pour donner la vedette à Jamel Debbouze (Numérobis), Gérard Darmon (Amonbofis), Monica Bellucci (Cléopâtre) et Claude Rich (Panoramix). Le cinéaste multiplie alors les citations audiovisuelles et cinéphiles, conjuguant ainsi le film avec un délicieux second degré et la complicité d’un public acquis à sa cause, sans doute pour longtemps.
de Alain Chabat
France, 2002, 1h47
