Antihéros et antihéroïnes… héroïques

Programme n°268 |

Du 25 septembre au 5 novembre, Passion Cinéma propose treize films inédits portés par des personnages à la fois fragiles, profonds et révélateurs, consubstantiels au septième art… Avec en plus les séances de «L’Amour ouf» accompagnées par l’équipe du film, ainsi que l’avant-première de «All Shall Be Well» en présence du cinéaste hongkongais Ray Yeung.

Antihéros et antihéroïnes… héroïques

Longtemps, trop longtemps, le cinéma a été peuplé de héros exemplaires, secrétant en catimini, comme un poison lent, les valeurs du pouvoir dominant et ce, tant à l’Est qu’à l’Ouest. Heureusement, ces figures édifiantes, mâles et blanches de préférence, ont fini par disparaître, laminées par le ridicule, la complexité du réel et notre désir dévorant de vérité.

L’ère du soupçon

Puis est advenue l’ère filmique du soupçon, autrement plus intéressante sur le plan du cinéma, car pétrie d’une ambiguité salvatrice. Les héros se sont dès lors faits antihéros, doutant du bien-fondé de ce que le système leur enjoignait d’accomplir, résistant aux certitudes, qui ne sont que celles des puissants en place, de la manière la plus… héroïque! Les ont rejoints des antihéroïnes encore plus radicales dans leur remise en question des soi-disant valeurs établies, aiguillonnées par des décennies de représentation cinématographique falsifiée par le «male gaze».

Au bénéfice du doute

Mais cette ère du doute est loin d’être terminée, grand bien nous fasse! Le prouvent la plupart des protagonistes, hommes ou femmes, des films présentés dans cette nouvelle proposition de Passion Cinéma… Tout à la fois contradictoires, fragiles et volontaires.

Séances-événement

Avant que de lâcher notre caméra-stylo, il importe de rappeler deux séances-événement uniques, qui ont lieu en marge de notre cycle. Il s’agit de celles de «Dahomey» de Mati Diop (Ours d’or à Berlin) et de «Rendez-vous avec Pol Pot» de Rithy Panh, des œuvres essentielles à notre survie intellectuelle.

Vincent Adatte