Barbie

Co-écrite par Greta Gerwig («Lady Bird», «Little Women») et son mari Noah Baumbach («Frances Ha», «Marriage Story»), cette première adaptation en prises de vue réelles liée à la fameuse poupée nous transporte d’emblée à Barbie Land. Dans cet univers de rêve plastifié aux tons pastel, Barbie (Margot Robbie) coule des jours heureux, en compagnie de ses semblables. De son côté, Ken (Ryan Gosling) a pour seule et unique occupation de dévorer stupidement des yeux Barbie. Mais un beau matin, ce bonheur en forme de comédie musicale prend brutalement fin lorsque Barbie découvre qu’elle a désormais les pieds plats, en lieu et place de la sublime cambrure «talon-aiguille» qui caractérisait ses extrémités pédestres, y compris lorsqu’elle était déchaussée. Pire encore, elle repère sur son corps jadis parfait des traces de cellulite!

Sombrant dans la dépression, la malheureuse va alors consulter la Barbie étrange (l’humoriste Kate McKinnon), toute hirsute et peinturlurée, un piètre état sans doute dû à des jeux d’enfants moins sages. Celle-ci la promet à un sordide avenir Birkenstock, à moins qu’elle ne se risque à rejoindre le vrai monde pour tenter de retrouver la petite fille qui est peut-être à l’origine de sa tragédie. Se frottant à notre réel, Barbie en découvre avec stupéfaction le modèle patriarcal et des hommes qui ne se privent pas de commenter sa plastique… Une parodie «post-metoo» savoureuse et insolente, en dépit d’un budget faramineux de cent millions de dollars et de la présence sonnante et trébuchante de Mattel, société propriétaire de la fameuse poupée, et coproductrice du film.

de Greta Gerwig
Etats-Unis, 2023, 1h54