A voir dimanche 22 janvier 2012 à 1h01 sur France 3
La dernière pépite du cycle du Cinéma de Minuit intitulé «Italie, terre de contrastes» est une comédie de mœurs acide du regretté Pietro Germi (1914-1974), réalisateur de dix-huit films où il a distillé avec une ironie coupante une critique sociale qui raille l’embourgeoisement étriqué de ses compatriotes.
L’auteur de «Divorce à l’italienne» (1961) et de «Séduite et abandonnée» (1964) mène dans ces «Messieurs Dames» trois récits indépendants qui ont pour cadre une ville de province. Dans le premier sketch, Germi montre comment un homme se fait passer pour impuissant auprès de son médecin, pour séduire en toute quiétude la femme de ce dernier. La deuxième historiette s’attache aux pas d’un petit employé qui tente maladroitement de déserter un foyer conjugal très peu jouasse.
Dans le dernier sketch, de loin le plus féroce, on découvre un groupe de bourgeois qui, après avoir abusé d’une jeune fille très peu majeure, monnaye auprès de son père illettré le retrait de sa plainte. Grâce à «Ces messieurs dames», Germi décrocha la Palme d’or du Festival de Cannes 1966, ex-æquo avec Claude Lelouch et son «Un Homme et une femme», à la fureur des critiques parisiens. Il n’est pas certain que la gravure de mode de Lelouch ait mieux vieilli que la charge toujours aussi corrosive de signor Germi!
Signore E Signori
de Pietro Germi
Italie, 1965, 1h58