A voir jeudi 22 décembre 2011 à 20h40 sur Arte
Le cinéma burlesque est sans âge. Ainsi, malgré les années, les fameux gags à combustion lente de Stan Laurel & Oliver Hardy demeurent toujours aussi stupéfiants! L’oeuvre du duo comique le plus célèbre de l’histoire du cinéma cultive un art populaire et sauvage, flirtant souvent avec la métaphysique et le surréalisme, qui a été en mesure de réunir dans un éclat de rire unanime les cinéphiles et le grand public, ce qui ne s’est plus produit depuis. Le génie du tandem réside principalement dans un éloge impavide de la bêtise. Leur idiotie profonde engendre un sentiment étrange, entre supériorité évidente et commisération inquiète (et si nous leur ressemblions?).
Actifs jusqu’en 1951, Laurel & Hardy sont les seules stars du cinéma burlesque à avoir réussi à passer le cap du parlant (Keaton s’est ridiculisé, Chaplin a dû tuer Charlot pour croire encore au cinéma, Lloyd a thésaurisé de façon très habile sur ses succès du Muet, Langdon a travaillé comme acteur de complément jusqu’à sa mort). A l’international, leur succès fut encore plus terrassant ! Se doublant eux-mêmes, dans des langues dont ils ne comprenaient souvent pas un traître mot, Laurel & Hardy ont instillé un comique d’accent inédit
Par contre, le passage au long-métrage leur a un peu moins réussi Tourné en 1936, Laurel et Hardy: c’est donc ton frère (Our Relations) n’a plus l’efficacité stupéfiante qui caractérisait leurs courts, même si ce film, réalisé par l’artiste peintre et réalisateur Harry Lachmann, produit par Hal Roach, présente une série de quiproquos parfois bien amenés, même si le motif des frères jumeaux enfin retrouvés semble par trop ridicule.
Our Relations
de Harry Lachmann
Etats-Unis, 1936, 1h10