Chercheurs de soleil

A voir lundi 12 mars 2012 à 22h35 sur Arte

Cinéaste phare de l’ex-Allemagne de l’Est, Konrad Wolf (1925-1982) n’a pas toujours fait preuve de l’orthodoxie requise. Emigré en URSS avec ses parents dès 1933, Wolf revient dans son pays natal à la fin de la guerre comme lieutenant de l’Armée rouge et est alors chargé d’administrer une petite ville, une expérience marquante qu’il a relatée dans l’un de ses meilleurs films, «J’avais 19 ans» (1967).

Diplômé de la prestigieuse école moscovite du VGIK en 1954, Wolf entreprend en RDA une carrière de réalisateur qui sera de plus en plus «surveillée». Attaché au studio étatique de la DEFA, il tourne des films qui échappent par leur subtilité au formatage idéologique. En 1959, il acquiert une réputation internationale avec «Etoiles» qui évoque la déportation des Juifs.

Produit une année auparavant, «Chercheurs de soleil» (1958) constitue son quatrième long-métrage. Tourné dans une mine d’uranium exploitée par les Soviétiques, il narre les infortunes radioactives de Lotte, une jeune femme contrainte au travail forcé en 1949, après avoir été condamnée pour prostitution à Berlin…

Interdit pendant plus de treize ans en Union Soviétique qui le juge mélodramatique, car dépourvu d’un héros positif et donc trop peu édifiant, «Chercheurs de soleil» est une véritable curiosité du cinéma de propagande engendré par la guerre froide et sa course aux armements…

de Konrad Wolf
Allemagne de l’Est, 1972, 1h56