A voir mercredi 22 février 2012 à 20h35 sur Arte
Dès son troisième long-métrage, François Truffaut «oublie» deux des règles non écrites du dogme institué par la Nouvelle Vague (filmer un sujet original et une histoire contemporaine). Adapté du premier roman d’Henri-Pierre Roché, «Jules et Jim» est un film d’époque «triste dans la ligne, mais drôle dans les détails».
De fait, il s’agit d’une véritable mutinerie, puisqu’il s’attaque à une adaptation littéraire, une pratique jugée «satanique» par les théoriciens des Cahiers du cinéma (dont il fait encore partie), avec laquelle Truffaut renouera à maintes reprises: «J’aurais à peine l’impression d’exagérer en disant que la littérature, tout comme le cinéma, m’a sauvé la vie à certains instants critiques de mon enfance».
Avec une liberté formelle inouïe, Truffaut démontre dans «Jules et Jim» l’impossibilité de l’amour en dehors de la formule conventionnelle du couple. En résulte «Un hymne à la vie et à la mort» magnifié par la présence solaire de Jeanne Moreau.
de François Truffaut
France, 1961, 1h45