A voir dimanche 12 février 2012 à 0h21 sur France 3
Christian Maudet, dit Christian-Jaque (1904-1994) n’a de loin pas été un cinéaste novateur. Artisan doué d’un savoir-faire indéniable, il nous a légué quelques classiques très représentatifs de ce que Truffaut nommait avec son sublime dédain «le cinéma de qualité française», des «Disparus de Saint-Agil» (1938), sans doute son meilleur film, à «L’Assassinat du Père Noël (1941), en passant par «Fanfan La Tulipe» (1952), son plus grand succès.
Après avoir travaillé sans dommage sous l’Occupation, Christian-Jaque entreprend en 1948 le tournage de l’un de ses projets les plus ambitieux consistant en l’adaptation de «La Chartreuse de Parme» de Stendhal (1783-1842). Le résultat est plutôt décevant, par la faute d’un scénario douteux dû à son complice scénariste Pierre Very, qui ne restitue guère la subtilité de l’analyse psychologique de l’auteur de «Le Rouge et le Noir» (et encore moins ses implications politiques absolument passionnantes).
C’est la performance de Gérard Philippe (1922-1959) qui a sans doute sauvé le film de l’oubli qu’il méritait. Aux côtés de Maria Casarès (qui prête ses traits à La Sanseverina), l’acteur campe en effet un Fabrice del Dongo halluciné, magnifié par la photographie en noir et blanc de Nicolas Hayer, chef-opérateur cher à Cocteau, Becker et Duvivier.
de Christian-Jaque
Italie / France, 1947, 2h50