A voir vendredi 5 août à 0h05 sur Arte
Premier volet d’une série hallucinante qui en comptera quatre, «La Femme Scorpion» est produit par l’empire Toêi, l’un des plus grands studios japonais depuis les années 1950. La firme mandate Shunya Ito pour adapter le manga pour adulte de Tooru Shinohara, lui imposant comme seule «contrainte» la star Meiko Kaji. En un seul film, Ito parvient à créer un engouement sans précédent autour de ce personnage, élevant celle qui deviendra sa comédienne fétiche au rang d’icône incontournable et sublime du cinéma japonais des seventies. Très stylisé, «La Femme Scorpion» est un film de prison – pour femmes – d’une puissance esthétique inouïe, teinté d’érotisme et traversé de scènes de violence subtilement agencées. Appartenant à un genre a priori masculin, le film n’hésite pas à dénoncer le machisme ambiant de la société japonaise, racontant la soif de vengeance de cette femme injustement enfermée suite aux trahisons d’un mari corrompu, dont elle était pourtant follement amoureuse. La fascination opère dès les premiers instants de ce film dont la chanson titre, «Urami-Bushi», coécrite par Ito et interprétée par Meiko Kaji elle-même, a été reprise par Tarentino pour la bande originale de «Kill Bill».
de Shunya Ito
Japon, 1972, 1h30