A voir mardi 17 janvier 2012 à 1h10 sur France 2
Moins connu que Murnau ou Fritz Lang, Georg-Wilhelm Pabst (1885-1967) est pourtant l’un des cinéastes phares du cinéma allemand d’avant-guerre, passé à la postérité pour avoir découvert la troublante Louise Brooks qu’il a dirigée dans «Loulou» (1928) et «Journal d’une fille perdue» (1929), deux hymnes incandescents à l’amour fou!
Tourné en 1931, la même année que «L’Opéra de quat’sous» tiré de Brecht, «La Tragédie de la mine» révèle une autre facette du réalisateur de «La Rue sans joie»: son engagement pour la cause du pacifisme. Comme dans «Quatre de l’infanterie», son premier film parlant où il évoque les horreurs de la Première Guerre mondiale à des fins préventives, Pabst utilise de façon très habile le bilinguisme pour en appeler à la compréhension entre les peuples.
Inspiré de faits authentiques, son quatorzième long-métrage exalte avec sobriété la solidarité ouvrière, tout en adressant un message de fraternité aux Allemands et aux Français remontés sur leurs ergots… Suite à un coup de grisou, des mineurs français restent coincés dans une mine située non loin de la frontière. En brisant la barrière héritée de 1919, leurs collègues allemands se portent à leur secours… Les nazis eurent beau jeu d’interpréter ce geste de solidarité internationale comme une revendication territoriale. Prudent, Pabst ne les a pas contredits!
Kameradschaft
de Georg Wilhelm Pabst
France, 1931, 1h26