A voir mardi 13 décembre 2011 à 14h45 sur Arte
Prix de la première œuvre au festival de Venise 2008, le premier long-métrage du coscénariste de «Gomorra» de Matteo Garonne est une réussite qui fait songer avec nostalgie aux grandeurs passées du cinéma italien… Le 15 août, à la Fête de l’Assomption, Rome est désertée par ses habitants qui abandonnent la capitale pour s’adonner aux joies de la plage ou du pique-nique dans la nature. L’espace de quelques heures, la Ville éternelle appartient aux seuls sans abri, aux laissés-pour-compte et à quelques malheureuses âmes pourvues d’obligations. Vieux garçon, Gianni (joué par le réalisateur) relève du troisième groupe. Sans emploi, il partage un petit appartement avec sa vieille mère. Pour obtenir des rabais substantiels sur des factures de soins et de loyer impayés, Gianni et sa maman se sont décidés à recueillir quatre dames âgées dont leurs proches ne savent que faire en ce jour férié. En regard de l’enjeu, notre célibataire endurci prépare un vrai repas de fête, destiné à marquer ces mémoires vacillantes ! «Pranzo di Ferragosto» donne lieu à un festival de répliques aigres-douces qui constituent un véritable régal pour le spectateur qui rit «jaune» à plus d’une reprise. En se passant les plats, les protagonistes dressent en effet un réquisitoire imparable contre l’individualisme forcené, lequel semble être devenu aujourd’hui l’apanage de notre bonne société… D’évidence, le futur réalisateur de «Gianni et les femmes» (2011) a retrouvé cette touche à la fois tendre et méchante, qui faisait le sel de la mythique «comédie à l’italienne», celle des regrettés Dino Risi, Luigi Comencini, Mario Monicelli et autre Ettore Scola.
Pranzo di ferragosto
de Gianni Di Gregorio
Italie, 2008, 1h15