A voir mercredi 27 août 2014 à 13h35 sur Arte |
Eric Rohmer (1920-2010) est un grand cinéaste à la discrétion trompeuse. Passant à tort pour un classique, ce qui ne l’a pas gêné le moins du monde, ce Corrézien, né Jean-Marie Schérer en 1920 à Tulle, aura fait preuve d’une insolence créative sans pareille, tout au long d’une carrière d’une longévité exceptionnelle. Professeur de lettres se destinant en premier lieu à la littérature, Rohmer aborde le cinéma en animant un ciné-club du Quartier Latin à Paris, fréquenté par de jeunes trublions qui ont pour noms Claude Chabrol, François Truffaut et Jean-Luc Godard. Avec eux, il fomente le soulèvement de la Nouvelle Vague, à la fois comme critique à la revue des Cahiers du Cinéma et réalisateur.
Dès 1950, Rohmer tourne son tout premier court-métrage, ce qui fait de lui le pionnier du mouvement. Abandonnant son poste de rédacteur en chef des Cahiers en 1963, il se consacre dès lors à la réalisation. Optant pour des petits budgets pour conserver toute sa liberté d’auteur, ce janséniste frondeur va se révéler prolifique, signant une cinquantaine de titres, dont vingt-six long-métrages. Son œuvre se décline en cycles, à commencer par celui des «Contes moraux», dont le sixième, «Ma Nuit chez Maud» (1969) lui vaut son premier succès public. Rohmer enchaîne directement avec «Le Genou de Claire», couronné du prix Louis-Delluc en 1970, qui constitue la quintessence de l’art rohmerien: au gré des rencontres et du hasard, la parole jaillit du cadre pour composer un discours amoureux minutieusement composé.
En vacances au bord du lac d’Annecy, Jérôme profite de ses derniers jours de célibataire avant de se marier. Entouré de magnifiques femmes, il leur trouve à chacune un détail physique ravissant, comme le genou de Claire, qui le met particulièrement en émoi…
de Eric Rohmer
France, 1970, 1h40