Le Maître d’école

A voir lundi 11 juillet 2016 à 20h55 sur France 3 |

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Claude Berri (1934-2009) n’était pas seulement le producteur «fortuné» de «Bienvenue chez les Ch’tis». Pendant plusieurs décennies, le patron de Renn Production aura été l’une des figures-clefs de l’industrie cinématographique française, l’un des premiers à saisir l’interdépendance entre films d’auteur et «blockbusters», entre cinéma et télévision, promouvant un nouveau modèle de production.

Partant, avec quelques autres, il avait réussi à imposer sa marque au paysage audiovisuel tricolore, produisant Oury, Zidi ou Annaud pour pouvoir «s’offrir» les Téchiné, Pialat, Truffaut, Polanski, Chéreau, Kechiche ou Demy. Homme de pouvoir et de caractère, Berri n’a jamais craint la provocation, la prise de risque et l’aventure. En mai 1968, avec Godard, il se suspendait aux rideaux du cinéma pour faire capoter le Festival de Cannes. En août de la même année, avec Truffaut, il allait chercher à Prague les enfants de Milos Forman sous le nez des sbires de Brejnev. En 1987, alors qu’il venait de décrocher le pactole avec le diptyque pagnolesque formé par «Jean de Florette» et «Manon des sources», Berri vendait la moitié de Renn (dont il gardait cependant le contrôle artistique) pour assouvir sa passion toute fraîche émoulue pour l’art contemporain.

Réalisateur, il montrait l’exemple en alternant des films formatés grand public et des œuvres subtilement vouées à l’échec comme «La Débandade» (1999) où il témoignait de son impuissance. Réalisé en 1981, «La Maître d’école» est tiré de l’histoire vraie de Jules Celma (relatée dans son «Journal d’un éducastreur»), un assistant instituteur qui laissait les enfants faire ce qu’ils avaient envie… Deuxième film avec Coluche, après «Le Pistonné» (1969) et avant «Tchao Pantin», cette comédie raconte l’histoire d’un chômeur qui devient instituteur et découvre le monde injuste et remuant de l’enseignement. Un classique «eighties» de la rentrée scolaire.

de Claude Berri
France, 1981, 1h35