Le Moine

Adapté du roman gothique de Matthew Gregory Lewis, qui avait fait scandale lors de sa publication en 1796, «Le Moine» de Dominik Moll raconte la perdition d’un moine capucin dans l’Espagne catholique du XVIIe siècle… Enfant, il fut abandonné devant la porte d’un couvent. Adulte, Ambrosio (Vincent Cassel) est devenu l’une des figures les plus redoutables de l’église: il prêche un discours moralisateur et se défend contre le Mal, contre Satan le vilain. Mais Ambrosio cède petit à petit à la tentation, d’abord en nouant un lien singulier avec un mystérieux jeune homme au visage défiguré qui se cache sous un masque, ensuite en éprouvant une passion dévoratrice pour une jouvencelle… A la faveur d’une esthétique en clair obscur qui confère au film une atmosphère des plus inquiétantes, le réalisateur de «Harry, un ami qui vous veut du bien» (2000) et de «Lemming» (2005) exprime la lutte féroce de son personnage contre ceux qui vont le perdre et contre la libido inconsciente qui le tiraille. Fonctionnant par signes (corbeaux, croix, processions…), «Le Moine» se dessine alors comme une sérieuse antidote gothique aux vertus inébranlables des moines cisterciens de «Des Hommes et des Dieux»!

de Dominik Moll
France, 2011, 1h41

à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds