Le Parfum

A voir samedi 20 août 2011 à 23h20 sur TSR 1


Produit par l’Allemand Bernd Eichinger («La Chute»), avec un soutien financier de la mécène du FC Bâle Gigi Oeri, «Le Parfum» est une gageure. Best-seller réputé inadaptable, le roman de Patrick Süskind (paru en 1985) a séduit près de quinze millions de lecteurs. Des géants comme Stanley Kubrick, Tim Burton ou Martin Scorsese ont tenté en vain d’en acquérir les droits. On ignore comment Eichinger a pu obtenir de son compatriote ce que celui-ci avait refusé à ses illustres prédécesseurs, peut-être en faisant jouer la fibre patriotique, d’autant plus que le réalisateur Tom Tykwer («Cours, Lola, cours») est lui aussi allemand. Cette superproduction européenne s’apparente à un long retour en arrière en trois parties qui nous explique comment son héros, Jean-Baptiste Grenouille (Ben Whishaw un peu trop joli pour le rôle), en est arrivé à être condamné à la peine capitale… Né en 1744, Grenouille est abandonné par sa mère. Apprenti tanneur, l’enfant grandit dans la puanteur des bas-fonds parisiens, mais découvre qu’il est doté d’un sens de l’odorat prodigieux qui le promet à un destin grandiose. La deuxième partie retrace son apprentissage chez le parfumeur Baldini (Dustin Hoffman). La troisième se déroule en Provence, à Grasse, «capitale» de la lavande, où Grenouille perfectionne son art. C’est là que cette personnalité singulière se métamorphose en tueur en série. Animé par une volonté de puissance inquiétante, il occis de jeunes vierges pour en extraire la fragrance secrète qui, croit-il, lui donnera un pouvoir sans limite… «Le Parfum» se laisse voir sans déplaisir, même si le spectateur est peu frustré de ne jamais pouvoir humer toutes les odeurs évoquées par les seules images. Une version en «odorama» aurait sans doute mieux convenu!

Das Parfum
de Tom Tykwer
Allemagne / France / Espagne, 2006, 2h30