Le Pont de la rivière Kwaï

A voir mercredi 14 décembre août 2016 à 23h30 sur RTS Deux |

le-pont-sur-la-riviere-kwai_WEB

Film de guerre à grand spectacle, «Le Pont de la rivière Kwaï» est avec «Lawrence d’Arabie» l’une des deux plus impressionnantes productions de David Lean, cinéaste britannique qui s’illustre autrement par ses films intimistes, dépeignant avec sensibilité les passions amoureuses des gens du commun («Les Amants passionnés», «Vacances à Venise», «Le Docteur Jivago»). Réalisateur engagé, son œuvre n’est pas restée sans incidence sur celle de ses successeurs, Ken Loach parmi les plus illustres tenants d’un cinéma social revigorant.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le colonel Nicholson (Alec Guinness) et son régiment britannique sont faits prisonniers par les Japonais au cœur de la jungle birmane. Refusant de participer à la construction d’un pont stratégique sur la rivière Kwaï sous les ordres du colonel Saïto (Sessue Hayakawa), le régiment est malmené par l’armée nipponne. Alors que la construction stagne, Nicholson finit par prendre la tête de l’entreprise, faisant du pont un but et un objet de fierté pour les prisonniers, tout en perdant de vue la rivalité qui oppose les deux camps… Informés de cette démarche aberrante, les Américains dépêchent un commando pour dynamiter le pont, confrontant Nicholson à ses contradictions.

Aux antipodes de la grosse production vide de sens, «Le Pont de la rivière Kwaï» soulève des questions fondamentales dans un 20ème siècle ébranlé par deux conflits mondiaux. Il dénonce l’arbitraire et l’absurdité de la guerre, qui pousse les hommes à un combat auquel ils ne s’identifient pas et dont les enjeux les dépassent humainement. Avec le concours d’un casting époustouflant (rajoutons William Holden et Jack Hawkins), Lean pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements. Tourné en Scope et projeté en Technicolor, le film se distingue par une perfection technique qui n’est pas sans effets sur son succès au box office international et sur la cérémonie des Oscars, où il remporte sept trophées.

The Bridge on the River Kwai
de David Lean
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 1957, 2h41