Léon Morin, prêtre

A voir jeudi 1er octobre 2015 à 0h25 sur TV5 Monde |

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Le cinéaste français Jean-Pierre Melville (1917-1973) occupe une place unique dans le cinéma français. Avec Marcel Pagnol, il est l’un des rares à s’être doté d’une société de production qui lui assure une orgueilleuse indépendance. Dans ses studios installés rue Jenner à Paris, il élabore un cinéma d’auteur fascinant qui lui vaudra l’admiration sincère de la Nouvelle Vague encore vagissante.

Entre 1949 et 1972, Melville tourne avec un souci du perfectionnisme absolu treize longs-métrages dont sept empruntent au policier et au film noir. La plupart ont récolté un grand succès public, ce qui ne laisse pas d’étonner, en regard de leur austérité et de la déconstruction froide du genre à laquelle se prête le réalisateur. En 1961, Melville s’éloigne toutefois temporairement du film noir américain pour se rapprocher de la chronique sociale et du drame psychologique en réalisant «Léon Morin, prêtre», avec les jeunes Emmanuelle Riva et Jean-Paul Belmondo.

En France, sous l’Occupation, Barny, une jeune femme, élève seule sa petite fille dans un petit village. Marxiste passionnée et amoureuse frustrée, elle se met au défi de braver le prêtre du coin, le jeune abbé Léon Morin. Vif d’esprit, ce dernier engage le dialogue et Barny s’éprend de lui tandis qu’il la repousse en tentent de la convertir… Restituant la fascination de la foi et de l’homme qui l’incarne, Melville tisse un film serti d’ambiguïté au sein des décors réalistes et tendus de la guerre. Un face-à-face psychologique porté par des acteurs géniaux, dont Belmondo en soutane!

de Jean-Pierre Melville
Italie / France, 1961, 1h44