de Charles Chaplin |
avec Charles Chaplin, Virginia Cherrill, Florence Lee, Harry Myers, etc.
Il faut trois ans à Chaplin pour mettre en scène «Les Lumières de la ville» (1931); tout d’abord en raison de l’arrivée du cinéma parlant, en 1927, et des inquiétudes que cette nouvelle technique provoque pour cet esthète du muet (le film, sonorisé, ne contient pas de dialogue); ensuite, et surtout, à cause du perfectionnisme extraordinaire de l’auteur: Chaplin prendra par exemple 534 jours pour mettre en scène, comme il le désirait, la scène-clé où la jeune aveugle prend Charlot pour un millionnaire… Chaplin ne se livre ici à aucune étude de milieu: laissant le soin à deux autres personnages (le millionnaire dépressif et la fleuriste aveugle) le soin d’exprimer la relation entre richesse et pauvreté, son vagabond n’agit ici que comme un passeur, volontairement innocent, qui provoque les situations burlesque et restera toujours la victime du triste monde qu’il traverse. Chaplin pousse ici à l’extrême l’utilisation du long plan d’ensemble, sans effets de montage ni gros plans, qui lui permet de développer dans l’espace sa dynamique corporelle de son corps, dans un rythme presque chorégraphique.
CITY LIGHTS, USA, 1931, noir et blanc, 1h27; programme n°32