A voir lundi 3 octobre à 23h05 sur Arte
Diptyque magistral et légendaire, immortalisant sur le plan cinématographique l’expressionnisme déjà disparu, «Les Nibelungen» était semble-t-il l’un des films préféré d’Hitler et de Goebbels… Un avis de «cinéphiles» un brin embarrassant qui rend sa vision absolument passionnante! Quand l’Universum Film Aktiengesellschaft, la fameuse UFA née en 1917 de la volonté du général Erich Ludendorff, lequel voyait dans le cinéma une arme de guerre efficace, confie six ans plus tard à Fritz Lang la réalisation d’une épopée nationale, le jeune cinéaste ne peut décemment refuser. Avec Thea Von Harbou, une archéologue férue de mythologie et amatrice de feuilletons populaires, qu’il épousera pendant le tournage, il porte à l’écran le mythe germanique par excellence en le dépouillant de ses fastes wagnériens. Tirant parti des moyens illimités que met à sa disposition la seule société de production européenne à même de rivaliser avec les Majors américaines, Lang divise le récit fabuleux en deux parties, «La Mort de Siegfried» et «La Vengeance de Kriemhild». Pour mémoire, dans la première et très «glorieuse» partie, le héros aryen terrasse le dragon, se baigne dans son sang et devient invulnérable, exception faite d’un endroit entre les omoplates, la faute à une malheureuse feuille morte. A la cour des Burgondes, Siegfried demande au roi Gunther la main de sa sœur Kriemhild. En échange, le preux chevalier jure d’aider le monarque à conquérir le cœur de Brunhild, reine amazone régnant sur l’Islande. Ce marchandage cause la perte de Siegfried… La seconde partie, dans une furia totale, raconte comment Kriemhild venge la mort de son époux en montant les Burgondes félons contre les Huns dont elle épouse le chef de horde par ruse…
Die Nibelungen – Teil 2: Kriemhilds Rache
de Fritz Lang
Allemagne, 1923, 2h06