A voir vendredi 29 avril à 20h40 sur TCM
Longtemps considéré comme un habile faiseur, Alfred Hitchcock apparaît aujourd’hui comme l’un des réalisateurs clefs de l’histoire du cinéma, un véritable démiurge qui n’a pas eu son pareil pour donner corps à une idée et substituer à l’enregistrement passif de la réalité sa propre vision du monde. Tiré d’une nouvelle de Daphné du Maurier, «Les Oiseaux» (1963) constitue de ce point de vue un aboutissement! Utilisant avec une rare maestria la violence inattendue provoquée par des oiseaux des plus ordinaires (mouettes, corbeaux, etc.), Hitchcock crée une métaphore subtile sur l’amour «qui n’est pas aimé». Mélanie Daniels (Tippi Hedren), une jeune bourgeoise des plus élégantes, se rend à Bodega Bay pour offrir deux «inséparables» (en anglais: «love birds») en cage à la petite sœur de Mitch Brenner (Rod Taylor), un jeune avocat dont elle s’est épris et qui vit avec sa mère. En route, elle est attaquée de manière inexplicable par deux mouettes. Un comportement étrange de la part de ces volatiles qui se répétera durant tout le séjour de Mélanie: agression des élèves à la sortie de l’école, attaque de la station d’essence, etc. Pendant ce temps, la mère voit d’un très mauvais œil l’arrivée inattendue de la jeune femme dans la demeure familiale. Le comportement contre-nature des oiseaux est bien évidemment à relier à l’attitude négative de cette mère possessive et jalouse. C’est là l’idée géniale de Hitchcock!
de Alfred Hitchcock
Etats-Unis, 1963, 1h55
The Birds