A voir lundi 26 juin 2017 à 13h35 sur Arte |
Dans une petite ville de l’Ouest, on enterre Tom Doniphon (John Wayne), un homme ordinaire en apparence. Le sénateur Stoddard (James Stewart) a pourtant fait le déplacement pour lui rendre hommage. Ce dernier commence alors à raconter comment fut tué Liberty Valance (Lee Marvin), un bandit qui semait la terreur dans la région. A l’époque, seul Doniphon ne se laissait pas impressionner…
Western testamentaire signé John Ford (et son dernier film avec John Wayne), «L’Homme qui tua Liberty Valance» constitue en quelque sorte la synthèse de l’œuvre du Far West du réalisateur, dans toute sa complexité. Mettant en scène par le biais du flash-back à la fois la légende et la réalité de la fondation des Etats-Unis dans le sang, c’est-à-dire le passage de la justice au revolver à celle des lois, Ford joue avec la «vérité» pour en faire ressortir les paradoxes.
A travers ses trois personnages principaux, le cinéaste articule en effet trois étapes «historiques». Il y a d’abord le représentant du mal et de l’état sauvage: Valance est un homme qui agit instinctivement, par la force et sans discernement. Face à ce «fléau», il y a d’un côté le héros solitaire (Doniphon), le pionnier qui a compris la nécessité de la force pour établir la loi, quitte à la contourner. De l’autre, il y a son prolongement, qui l’incarne en tant que légende: Stoddard représente l’ordre établi. Les deux sont réunis ici grâce au flash-back. En résulte un western mythique et mythologique… Magistral!
The Man Who Shot Liberty Valance
de John Ford
Etats-Unis, 1962, 2h03
