L’Ombre du vampire

A voir jeudi 31 octobre 2013 à 2h10 sur Arte |

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Premier Dracula de celluloïd de l’histoire, Max Schreck interprétait avec une justesse troublante le comte Orlok du «Nosferatu, eine Symphonie des Grauens» (1922) de Murnau. Diablement convaincant dans ce rôle, l’acteur en amena certains à penser qu’il était un authentique vampire… En 2000, cette légende inspira E. Elias Merhige, cinéaste américain façonné par les films d’horreur, pour la réalisation de «L’Ombre du vampire».

L’histoire retrace le tournage de «Nosferatu», alors que Murnau et son équipe se rendent en Tchécoslovaquie pour filmer les scènes-clés du film. Sur place, d’étranges phénomènes se produisent et la présence inquiétante de l’acteur Max Schreck plonge les techniciens dans un profond malaise tandis que Murnau se laisse habiter par cette ambiance macabre.

John Malkovich en Murnau, Willem Dafoe en Max Schreck… Les Etats-Unis s’emparent du folklore européen et l’histoire se répète. L’entreprise aurait pu être réellement honorable s’il s’était agi d’une comédie assumée. Malheureusement, tout le monde se prend très au sérieux et le décalage culturel et esthétique qui se creuse entre «Nosferatu» et cette abracadabrante histoire made in Hollywood laisse un goût amer. Restent, à la manière d’un making of, d’intéressantes scènes qui documentent le processus d’un tournage et restituent les brillantes trouvailles de Murnau en matière de cadrage.

Shadow of the Vampire
de E. Elias Merhige
Etats-Unis, 2008, 1h30