A voir mardi 28 janvier 2014 à 22h45 sur Arte |
«Midnight Express» raconte l’histoire vraie de Billy Hayes, condamné à titre d’exemple par le gouvernement turc à une peine maximale pour avoir voulu ramener de la marijuana aux Etats-Unis. Au moment de sa sortie, le film provoque un véritable raz-de-marée diplomatique en raison du regard porté sur la Turquie. Aujourd’hui, la polémique culturelle et politique s’étant calmée, c’est la qualité cinématographique de «Midnight Express» et son immense force évocatrice qu’il convient de rappeler.
A partir d’un scénario d’Oliver Stone qu’il ne retoucha quasiment pas, Alan Parker ne lésine sur aucun effet dramatique. En effet, l’impuissance et l’injustice qui frappent Billy Hayes se répercutent aux quatre coins de l’image et bien au-delà, dans la grisaille ambiante, l’insalubrité des cellules, l’insoutenable condition de vie des déséquilibrés, les tortures physiques et psychologiques infligées à maintes reprises aux détenus.
En montrant tout ce qui est sale, affligeant et monstrueux, le cinéaste procède de la même manière qu’en administrant une séance d’électrochocs à son public. En effet, peu importe le contexte national, politique et culturel dans lequel s’inscrit cette histoire. Ce que «Midnight Express» donne à voir avec force, c’est bien plus la lente agonie d’un homme privé de son droit le plus essentiel : la liberté. Ils criaient jadis au scandale, nous crions aujourd’hui au malaise le plus profond qui soit, celui de la perte totale de soi.
de Alan Parker
Grande-Bretagne, 1978, 2h
