de Theo Angelopoulos |
avec Tania Palaiologou, Michalis Zeke, Stratos Giorgioglou, Eva Kotamanidou, etc.
Contrairement aux autres films du cycle «S’il te plaît, dessine-moi un mouton», dans ce qui reste à nos yeux comme le plus beau film d’Angelopoulos, la rencontre rêvée entre l’adulte et l’enfant est sans cesse différée — peut-être parce que, dans le cas présent, ils sont deux «enfants», frère et sœur, ce qui change tout… Voula et Alexandre traversent la Grèce en contrebande, à la recherche d’un père disparu dont leur mère dit qu’il a passé la frontière et qu’il vit en Allemagne. Tout au long de leur errance (magnifiquement rendue par les plans-séquences chers à Angelopoulos, qui ont le pouvoir de retenir le temps et de faire durer ainsi le rêve), les deux enfants gardent leur foi intacte, même lorsqu’un oncle éloigné leur apprend que «leur père n’est pas plus en Allemagne qu’ailleurs, car ils n’en ont tout simplement pas!». Repris par la police, les deux enfants pourront s’échapper du commissariat en profitant d’un instant où tout le monde contemple par la fenêtre la neige qui s’est mise à tomber… Au hasard de rencontres plus ou moins heureuses, ils finiront par passer la frontière; reste à savoir laquelle?
TOPIO STIN OMIKHLI, 1988, Grèce/France, couleur, 2h; programme n°79
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