Grâce à la 3D, propre à restituer les mouvements des corps, Wim Wenders avait enfin trouvé le moyen de réaliser son rêve, un documentaire avec Pina Bausch. La danseuse et chorégraphe étant décédée en juin 2009, le réalisateur allemand livre finalement un film pour Pina, en hommage à Pina. «Pina» s’ouvre sur le Tanztheater de Wuppertal. Dès lors, le cadre est posé et la 3D, au cinéma, est apparue comme jamais auparavant au cinéma: sans flou, avec une profondeur et une poésie inédites. Reproduisant les spectacles les plus célèbres de Pina, tels «Kontakthof», «Café Müller» ou «Vollmond», Wenders s’empare de la scène et n’hésite pas à dramatiser ces créations. Jouant avec les mises en abyme, il joint la 2D à la 3D par le biais d’images d’archives qui dévoilent la danseuse, à l’instar du documentaire «Rêves dansants» (2010) de Anne Linsel et Rainer Hoffmann. En faisant défiler les danseurs de la troupe, Wenders leur offre la chance de dire leur amour pour la chorégraphe, puis de le danser dans des décors irréels, des zones industrielles et des métros suspendus, qui évoquent ceux de «The Million Dollar Hotel» (2000), que Wenders avait tourné avec Bono. Le cinéaste crée ainsi un procédé certes répétitif, mais à même de faire oublier les effets de relief fascinants au profit de l’art subjuguant de Pina. A l’image de celle qui a révolutionné la danse contemporaine avec un langage pictural et onirique exprimant toutes les angoisses et tous les désirs, on assiste avec «Pina» à une étape décisive dans le renouveau du langage cinématographique par la 3D. Ironie du sort, le DVD est en 2D… Et donc beaucoup moins intéressant! Certes il existe une version Blu-Ray 3D, mais il faut la télé qui va avec…
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