A voir jeudi 13 octobre à 01h30 sur Arte
Premier long-métrage de la jeune cinéaste tunisienne Raja Amari, «Satin rouge» tire son ressort dramatique d’une très belle idée. Veuve encore jeune mais au-dessous de tout soupçon, Lilia (magnifique Hiam Abbass) file en douce l’amant de sa fille adolescente. Ce faisant, elle s’aventure dans l’univers trouble et «dépravé» d’un cabaret, le «Satin rouge». Le monde de la nuit qu’elle découvre alors est une telle révélation qu’elle devient peu à peu l’une des danseuses attitrée de ce soi-disant lieu de perdition. Lilia commence à mener une double vie: mère de famille rangée le jour, elle se métamorphose peu à peu en une fascinante créature de la nuit, objet érotique et inatteignable pour une compagnie exclusivement composée de mâles en goguette. Même si la Tunisie est sans doute des trois pays du Maghreb le plus «évolué» en ce qui concerne la condition de la femme, cet appel provocant à l’épanouissement libérateur est malheureusement affaibli par un traitement trop stéréotypé du clivage socioculturel qui constitue le propos essentiel du film. La future réalisatrice des «Secrets» (2009), alors âgée de trente-quatre ans, enfile en effet les clichés comme sur un collier de perles pour décrire les univers diurnes et nocturnes arpentés par son héroïne. Reste cependant une liberté de ton indéniable…
de Raja Amari
France / Tunisie, 2001, 1h40
