Antonia (Camille Cottin), dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Pour cette mère courage, il s’agit d’un job à plein temps qu’elle complète en chantant le soir dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Il y a vingt ans, Toni a enregistré un single qui a cartonné. Hélas, la chance ne lui a pas souri, mais elle a tenu le cap vaille que vaille, au point que ses deux aînés sont sur le point d’entrer à l’université. A l’approche de cet événement dont elle n’est pas peu fière, la quadra s’interroge: ne serait-il pas temps de se trouver une nouvelle carrière? A seulement vingt-trois ans, le réalisateur Nathan Ambrosioni se fait l’auteur d’une chronique familiale frémissante de sensibilité. Il s’agit déjà du deuxième long-métrage de ce jeune cinéaste qui avait déjà subjugué la critique avec «Les drapeaux de papiers» (2018), où il raconte les retrouvailles d’une jeune femme et de son frère libéré après une longue détention. Dans son nouveau film, le cinéaste restitue la vie d’une maman qui se démultiplie et doit trouver la bonne attitude envers chacune et chacun de ses ados. Certes, la situation familiale et sociale ainsi décrite semble un peu trop belle pour être vraie, mais c’est qu’il s’agit d’un feel-good movie. Et l’excellente Camille Cottin, à la fois sobre et intense dans le rôle-titre, lui apporte la touche d’humanité qu’il convient.
de Nathan Ambrosioni
France, 2023, 1h36